C’est souvent à la suite d’un « Euréka ! » qu’on décide de se lancer dans un changement, de pratique, de posture, de pensée. Révolutionner son mode de vie, prendre un virage, parfois radical, nous arrive sous la douche, au lit, quand on fait de la mécanique ou qu’on regarde un lever de soleil. C’est souvent, selon l’intensité, le signe que quelque chose à bien mûri en nous et qu’il est sur le point d’apparaître.
Ok ! Et maintenant on fait quoi de cette envie de changement ?
Heureusement tous différents, nos chemins vont donc varier, se dérouler en 10 jours ou s’étaler sur 10 ans, après 15 essais ou du premier coup.
Une amie me demandait récemment, en substance:
Qu’est-ce qui peut m’aider à me lancer? savoir par où commencer?
On peut aussi entendre cette question : comment éviter de se planter bêtement après 10ans d’investissement d’énergie, de capitaux et de changements radicaux? Mais quel fou s’oserait à répondre!? :-p
Tout est déjà en vous
Spéciale dédicace à ceux qui osent le dire et le montrer comme Laurent Levy (attention, heavy booster inside !).
https://www.laurent-e-levy.com/
J’ai envie de commencer par vous partager un résumé de ma pensée :
On oublie souvent que tout savoir est fruit de l’expérience. Si ça ne restait qu’une idée, on pourrait partir avec dans la tombe, sans que personne n’en sache rien.
Et en même temps, si l’on considère que l’univers est parfaitement bien agencé à chaque seconde et où que ce soit, force est de constater que tout ce dont nous avons besoin est comme déjà là, disponible on ne sait où ni comment, prêt à ce qu’on s’en saisisse. C’est donc une invitation à la confiance et à la foi en soi, et en la vie.
Et évidemment, ça demande un peu d’investissement personnel… et nous renvoie à la fable des deux loups, un bon et un mauvais, et à choisir lequel des deux on choisi de nourrir.
Cette amie a donc fait la démarche de me demander si j’avais des pistes pour elle. Ma réponse prendra donc forme dans ce premier article.
Plus amoureux du fond que de la forme, vous me verrez plus souvent vous ramener à des questions existentielles qu’à des outils ou techniques, notamment lors d’accompagnements. Ce blog va néanmoins me servir à compiler ce que j’ai acquis et compris, et vous le rendre libre d’accès.
Donc concrètement ?
Qu’est-ce qui peut aider à construire votre idée et votre projet ?
Pour trouver réponse, on trouve plétore de livres, revues ou blog remplis d’exemples, de témoignages ou encore de documentaires, interviews et autres vidéos. Tout ça est bien riche d’informations, mais suivre son intuition peut mener bien plus loin et bien plus vite, en passant par la rencontre et l’expérience. Et oui, ça sent la sortie de sa « zone de confort ». L’idée est d’aller à la rencontre de ce monde foisonnant d’idées déjà mises en œuvre ou abandonnées.
Deux petits exemples
L’amie m’ayant inspiré cet article n’est venue me faire cette demande qu’après des tas de petites actions comme : en parler autour d’elle à quelques amis sensibles à ces sujets, se documenter, lire un livre ou une BD, venir passer deux semaines en immersion dans l’Écovillage de Pourgues, et tout dernièrement s’être inscrite à un week-end Faire émerger des collectifs pour créer des hameaux légers.
Une autre personne, venue à la première formation que je donnais à Pourgues en 2018 « Permaculture et Vie démocratique », demanda à rester 15 jours de plus en immersion. Puis, après quelques mois, elle s’est brillamment lancée à synthétiser ses envies et les partager très esthétiquement sur un site web : Écohameau en Ariège. Depuis elle a fait des tas de rencontres, constitué un premier groupe et déménager au cœur de son territoire cible, l’Ariège.
Pour moi ce fut bien plus long, je le détaillerais peut-être un jour, mais grosso modo ce fut : découverte de la permaculture et implication dans sa transmission, passion pour l’accompagnement et la facilitation de groupe, envie de repenser la société et imaginer les formes de celle qui me conviendrait le mieux, plusieurs essais improductifs (pas prêt, pas de fonds, pas assez confiance ou de courage, etc.), j’ai accompagné un premier groupe dans son projet d’écovillage, voulu créer une école démocratique pour finalement m’engager dans un projet de village démocratique : L’écovillage de Pourgues.
Toutes les trajectoires sont différentes et j’ai hâte de découvrir les vôtres! 😀
Des outils qui aident ?
Une fois qu’on est devant sa page blanche… Il y a quand même quelques outils intéressants pour nous accompagner. Je vais commencer ici une toute petite partie de la liste. Aidez-moi à la compléter de vos expériences 😉
Est-ce que je me connais bien ?
Tout commence par soi, et ce n’est pas rien de le dire… donc pour commencer je vous partage de ces quelques outils qui permettent déjà de préciser un peu mieux : qui on est, où on en est, et ce qui est présent dans notre réalité. Bref nos ressources, limites, rêves, réseaux, etc.
Design de vie
Mon premier chouchou, pour peu que vous ayez déjà un projet collectif ou que vous soyez un peu joueur-joueuse, est une élégante déclinaison du Mandala Holistique (voir plus bas) : le Design de vie, de Benjamin Burnley. Tout est très bien expliqué sur son site.
- Rêver un peu (inspiré du rêve du Dragon)
- Identifiez vos ressources (savoirs faire, résaeux, temps, matériel, …)
- Vos limites (temps, finances, santé, éthique, …)
- Hiérarchisez vos besoins, pour enfin
- Concevoir, planifier, dessiner votre projet perso
Nos expériences de références et nos missions de vie
Inspiré d’une autre rencontre, celle d’Aleksander Piecuch et de la Gouvernance Organique, cet outil aussi très élégant nous invite à chercher les expériences de référence ayant jalonnées notre vie. Ces moments uniques qui nous ont si profondément changé, élevé, que nous savons que nous ne serons désormais plus jamais la même personne. Leur étude peut nous amener à mieux définir notre raison d’être au monde, ce qui nous rend si singulièrement unique.
Voilà en résumé rapide la trame de ce voyage (un article de fond pourrait venir si la demande s’en fait sentir) :
Identifier quelques unes de ces expérience de références que vous avez vécues, à 7, 15 ou 50 ans, peu importe quand.
Identifiez alors pour chacune :
- les circonstances qui les ont fait advenir,
- les sentiments que vous avez alors ressentis, et
- ce qui a radicalement changé pour vous à partir de ce moment-là, dans votre rapport au monde, à la Vie, votre vie
Peut-être, avec patience et inspiration, entendrez-vous dans chacune d’elle une mission que vous auriez dans ce monde. Exemple : aider à dépasser les contraintes dans telle ou telle situation, soutenir par ma présence pleine ceux qui se sentent perdus, rayonner ma joie créative pour illuminer le monde, etc.
Autorisez-vous aux élucubrations les plus perchées, c’est l’occasion de se lâcher, personne ne vous regarde. 😉
Une synthèse de toutes ces mission peut ensuite vous dépeindre une mission globale. Si vous poussez un peu plus loin et créativement l’exercice, vous pouvez explorer, pourquoi pas dans un mandala, quelles sont les personnes qui partagent ces élans, vos valeurs où celles avec qui vous vous sentez le plus à votre place : « trouver les siens« , comme le dit Aleksander.
Mandala Holistique
Voilà un outil que j’ai déjà pas mal essayé, sous différentes formes et qui, bien que complexe, accompagne très efficacement ce genre de questionnement, d’autant plus pour un groupe en projet de création de son collectif.
Après un premier temps de méditation guidée qui vous amène à explorer votre projet dans 5, 10 ou 30 ans, chacun-e prend un temps pour rédiger ou dessiner les principales idées, visions, sensations qu’il-elle en a ramené, pour ensuite venir les placer sur un grand mandala déjà réalisé, comprenant des thématiques, (=les segments) telles que : vie collective, activité économique, gouvernance, espaces agricoles, bâtiments, etc.; et par cercles concentriques partant du centre, les valeurs, communes à l’ensemble du mandala : bienveillance, solidarité, écologie radicale, etc.; ensuite les principes et attitudes pour chaque thème, ex : faire ensemble, partenariat, connexion avec la nature, recyclage, etc.; vers l’extérieur, des choses bien concrètes : des maisons en pailles, une forêt comestibles, des réunions hebdomadaire avec une météo perso, etc.
Tout ce travail de fourmis doit être encadré par au moins un-e facilitateur-trice qui prendra soin d’aiguiller et orchestrer l’ensemble afin que tou-t-e-s puissent partager et qu’on s’assure du consentement de chacun-e à la présence de ces idées.
Ce travail fait, il offrira un outil extraordinaire permettant d’embrasser d’un seul regard tout le rêve d’un groupe. Quand on voit comme nous sommes différent-e-s, je vous assure que c’est bluffant !
Par la suite on peut retravailler chaque thématique pour affiner sa cohérence en sous-groupe et en réaliser des synthèses jusqu’à même trouver et rédiger la raison d’être du groupe. Une sacrée aventure collective que j’adore faciliter ! 😀
Mais encore plein d’autres outils…
Je ne pourrais finir cet article sans citer le livre qui m’accompagne depuis des années : « Faire ensemble » de Robina Mc Kurdy. Des tas d’outils avec des fiches pratiques pour les mettre en œuvre par vous-mêmes si vous le souhaitez.
J’ai d’ailleurs eu l’occasion de vivre une semaine de formation avec l’autrice sur quelques uns de ces très bon outils (mandala holistique, balance privé/collectif, calendrier des saisons, tableau des compétences, roue du temps, etc.)
Un article sur leur site en résume très bien le contenu.
Au plaisir d’un prochain article, peut-être moins dense, c’est vous qui me direz 😉
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